El Teleférico La Paz – El Alto c’est un peu « le funiculaire de la discorde ».  On pourrait le nommer ainsi. Il y a ceux qui l’adorent, ceux qui le détestent.

On ne penserait pas trouver dans un pays encore en développement une structure aussi moderne et efficace, qui a surement couté une somme énorme. La structure est composée de 3 lignes: la rouge (la plus ancienne), la jaune et la verte nommée ainsi selon la couleur de leurs cabines. Elle relient la partie la plus méridionale de La Paz à la partie plus résidentielle d’El Alto, la banlieue nord plus populaire mais pas pour autant plus pauvre.

Avec des dénivelés énormes entre chaque « quadra »  (bloc de maison) , entre chaque quartier, c’est impossible de créer un réseau de communication souterrain. Le réseau routier est lui très congestionné par les Taxi, les minibus (ici appelé « microbus » ou simplement « micro ») et les quelques autobus qui dévalent les pentes expulsant une fumée noir d’huile de diesel. La seule solution est de passer par les airs et pendant ce trajet qui dure presque une heure et demie on a vraiment l’impression de voler au dessus de la ville. Ce qui n’est pas très apprécié par les propriétaires de villa avec piscine située le long du parcours qui se retrouvent à la vue des voyageurs de 5h30 du matin jusqu’à 10 heures du soir.

Tous les jours des milliers de personnes vont travailler en empruntant ce moyen de transport silencieux et écolo. Mais alors, pourquoi cette controverse ? D’abord, le coût du voyage. Pour beaucoup de gens dépenser 5 Bolivianos pour aller travailler c’est vraiment trop, et puis une fois arrivé à la station il faut encore emprunter un micro ou même un taxi pour arriver sur le lieu de travail parfois encore distant de plusieurs kilomètres. Et donc ne faire qu’une économie de 2.3 Bolivianos (environ 0.30 cents d’euros). Beaucoup d’ouvriers ou de personnes aux revenus modestes préfèrent passer 3 heures dans les embouteillages chaque jour. Donc pourquoi ne pas avoir plutôt investi dans des infrastructures dont la population à encore plus besoin, comme des hôpitaux, des écoles, des routes ? …. Et puis d’où sort tout cet argent? C’est assez clair que cela provient du narcotrafique soutiennent les uns, cette construction serait une sorte de blanchissement d’argent. D’autres pensent plutôt que l’argent vient de la rente pétrolière. D’autres encore soutiennent que c’est le fruit d’investissements étranger qui vont demander « le renvoi de l’ascenseur » pendant des années, et ce sera à la population de payer la note. Bien qu’il semblerait que la ligne rouge, au moins, ait déjà amorti son coût grâce à sa très haute fréquentation.

A toutes ces controverses le Président, Evo Morales, fait les sourd. Il a déjà décidé, lui tout seul, qu’une nouvelle ligne, la blanche, serait ajoutée aux autres. 

«… Encore une connerie dans ce pays de merde ! »   affirme Miguel, le voisin d’appartement d’Ago !