Cette femme bolivienne arrivée en Suisse il y a plus de seize ans a toujours travaillé pour soutenir ses trois filles restées à La Paz. C’est grâce a son sacrifice que ses petits enfants ont pu être scolarisés :les revenus de leurs parents étaient très faibles et pouvaient à peine soutenir leur familles respectives.

Cette mission si importante lui a donné le courage et la force de résister et faire face à toutes les difficultés et les discriminations subies par une femme seule et sans papiers : l’incertitude et la précarité du travail, des salaires bien plus bas de ceux prévus par la loi, l’impossibilité d’avoir un bail locatif au propre nom et avoir accès aux soins médicaux en cas de maladie. Malgré des moments durs, Dorkas a toujours réussi à remonter la pente, et son énergie l’a amené entre autres à devenir militante et à s’exposer pour la cause des sans papiers. Aujourd’hui elle est convaincue que la Suisse est consciente de la chance d’avoir des milliers de travailleurs et travailleuses irréguliers, qui ont permis un « équilibre » social à bon marché aux familles dont les parents étaient occupés à des taches externes. Le pays a, selon elle, aussi compris que régulariser ces personnes signifie donner en contrepartie, investir sur une génération future et aussi bénéficier des entrées des impôts, AVS etc. Une fois l’étranger stabilisé, il y aura davantage tendance à s’investir et réinvestir ce gain dans le pays dans lequel il habite. Pour ces raisons, et poussée par l’opération Papyrus de régularisation, Dorkas a décidé de tenter sa chance et déposer son dossier pour sortir de l’anonymat. Mais elle est bien consciente que beaucoup d’années sont passée depuis son arrivé et que son âge ne facilitera pas sa régularisation.