Ago décide enfin de faire une sortie vers les mines de Coltan de Nganga.

Une excuse surtout pour sortir de la ville et admirer les montagnes, les collines et respirer l’air pur. Mais pour cela la logistique n’est pas si évidente. On commence par une vraie procession entre les bureaux et les notables pour obtenir les papiers avec leurs précieux tampons. Et puis la Toyota qui tombe en panne (une relique de 4X4 malgré le prix à la location), les bakchichs aux différents check-points et un retour dans la nuit sans phares.

Ces situations qui chez nous déclencheraient une situation de panique deviennent ici, grâce à la patience et à l’énergie des gens, des aventures de tous les jours qui se finissent sans grands encombres. Un des contrôleur de la mine laisse entendre que les transporteurs peuvent gagner jusqu’à 25$ par jour…chose évidemment impossible vu que chaque cargaison de 40kg de terre riche en coltan qui se rend à la zone de lavage et de séparation du minerais au fond de la vallée est payée 50 centimes seulement ! Avec une production de 385 tonnes de ce « minerais de sang » l’année passée, on imagine bien que certains chefs de guerre cherchent par tous les moyens possible de mettre la main sur ce territoire, parfois en passant des « accords » avec les pays et les multinationales étrangères. En effet, la quantité d’armes modernes présente dans ce conflit (et partout en Afrique) est plutôt surprenante du fait qu’aucune fabrique d’arme est connue sur le continent et qu’aucune importation légale n’est enregistrée. Les conclusions sont là.  Et dans tout ce trafic, la population congolaise est loin de voir ses conditions de vie s’améliorer.