Dans le Camp de déplacés de Mugunga, aux alentours de Goma, des enfants dansent au rythme d’une musique traditionnelle.

Après avoir pris un minibus, une moto et en finissant par un peu de marche à pied, Ago arrive dans ce camp de déplacés. En trichant avec ses papiers et en se présentant comme un partenaire des organisations qui travaillent là-bas , on le laisse enfin circuler.

Il semblerait que même les responsables du camps ne connaissent pas le nombre exact de personnes qui vivent désormais depuis plusieurs années sous ces tentes au milieu des vaches. Beaucoup de personnes sont atteintes de paludisme, de diarrhée, de VIH et d’autres maladies sexuellement transmissibles.

S’ils ont fuit les campagnes et les villages, c’est à cause de la terreur semée par les seigneurs de la guerre et de leurs milices armées souvent composées de très jeunes enfants. Ces milices occupent les territoires avec le prétexte de protéger la population mais cherchent en réalité à s’approprier du sol riche en ressource minière. Leur présence est par ailleurs synonyme de tueries, de viols et de représailles.

Au fur et à mesure que certaines zones sont sécurisées, les déplacés rentrent chez eux. Pas sûr néanmoins qu’ils pourront reprendre leur vie « normale » d’avant: leurs maisons ont souvent étés détruites, les terres sont saccagées et la peur reste constante. Peut-être que les milices se sont juste déplacées de quelque kilomètres ou que d’autres vont surgir.