Hier Ago a suivi un Jeune Ashkali, Emir, rapatrié depuis l’Allemagne après avoir attendu une impossible régularisation pour lui et sa famille pendant plus de 6 ans. Durant ces années d’irrégularité il lui était impossible de travailler et il a fini par être expulsé par avion depuis peu. C’est l’histoire de beaucoup d’autres.

Si le slogan du gouvernement Kosovar dit: « je veux mon peuple chez moi », il en réalité plus d’une stratégie politique pour préparée une rentrée future dans l’Union Européenne que d’un véritable patriotisme éprouvé par le peuple.

Beaucoup de ceux qui sont partis avaient tout vendu avant leur départ, rendant leur situations à leur retour encore plus difficile et malheureuse qu’avant leur départ.  Et entre ces misérables, ou mieux pauvres, ou mieux encore pauvres-misérables, on ne peux pas dire qu’il y ait beaucoup de solidarité.

Après avoir récolté des dizaines et dizaines de bouteilles en plastique, Emir est allé les vendre au centre de recyclage. Pour une journée de récolte, il a gagné 3 euros…et des piqûres de bestioles inévitables lorsqu’on fouille dans des caissons des poubelles qui comme ici sont à peine ramassées sans être triées.

Ago rapporte quelques scènes étonnantes:

Une personne qui est venue déposer son sac de poubelle, et qui indique si le sac contient  une bouteille de coca-cola ou autre objet en plastique qui pourrait intéresser Emir, histoire de faciliter la tâche à celui qui le récolte.

Ou encore le moment où le patron de la décharge, un albanais, s’est adressé à Emir en allemand. Pas étonnant que les deux conversent en allemand puisque le jeune Emir parle bien cette langue dans laquelle il a obtenu un diplôme de soudeur, en Allemagne. L’ « entrepreneur » albanais à lui aussi vécu 8 ans en Allemagne, avant d’avoir eu la chance de monter son propre business à son retour.

En fin de journée, Emir confirme une fois de plus:  dès qu’il aura une opportunité  (voire de l’argent pour se payer un passeur) il se cassera de là. Ailleurs….