Depuis La Paz, un crochet de quelques heures était obligatoire pour aller visiter le site archéologique de Tiwanaku. Situé dans l’Altiplano bolivien, une des plus hautes régions habitées de la terre (4.000 mètres d’altitude), la cité de Tiwanaku est perdue au beau milieu d’une plaine désertique balayée par les vents. C’est d’ailleurs non loin de là que les espagnols avaient décidé de bâtir la capitale, mais il ne leur fallut que quelques jours pour se raviser et choisir l’emplacement que l’on connaît aujourd’hui -La Paz-  située dans dans une cuvette protégée du climat rigoureux et du gel nocturne. La civilisation de Tiwanaku (aussi appelé Tiahuanaco), est une civilisation pré-incas qui occupait les Andes méridionales entre le Ve et le XIe siècle. Lorsque l’on marche sur ce site millénaire, une ambiance particulière se fait sentir : la richesse du passé et des énigmes qui l’entourent est palpable. Les archéologues, après plus de 150 ans de fouilles, ne parviennent toujours pas à se mettre d’accord pour dater la cité de Tiwanaku. Certains affirment qu’elle date d’il y a 4.000 ans,  d’autres pensent qu’elle est bien plus ancienne : 8.000 ans ou plus !

Mais l’intérêt majeur de la visite à Tiwanaku était ailleurs.

Florencio, l’oncle de notre amie Dorkas nous a accompagné sur les vestiges de sa maison bâtie en terre il y a plus de 80 ans. Le bonhomme a fondu en larmes. Les vieux souvenirs sont revenus. Sa famille, comme beaucoup d’autres de cette zone, a décidé de laisser la maison, les terres et cette vie trop dure pour rejoindre La Paz. Cette migration interne à parfois portés ses fruits…mais pas pour tout le monde. Peu ont trouvé à La Paz les opportunités de travail qu’ils attendaient et souvent la capitale n’a été qu’un lieu de passage pour une migration vers des destinations plus lointaines, à l’étranger.

Malgré ses difficultés pour trouver un emploi, Florencio n’a jamais songé à quitter la ville. Pourquoi aller vivre comme un étranger ailleurs ?