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La jeunesse paceña (de La Paz) suit avec entrain tout sorte de cours universitaires, que cela soit dans le privé -pour y accéder il suffit alors de payer- ou dans le publique où l’accès se fait au travers d’un examen. Ceux qui peuvent se le permettre préfèrent souvent s’inscrire dans les structures privées. Dans le publique les enseignants ne sont pas toujours présents: leurs salaires ne sont selon eux pas à la hauteur de leurs prestations et qualifications, et entre ces absences, les grèves et le manque de matériel les programmes ne sont pas bien développés. Aussi, le peu d’entreprises qui embauchent tendent à recruter à la sortie de cursus privé. A tort, soutien José. Lui qui fréquente la fac publique de chimie, estime que le secteur publique accueil des jeunes qui viennent de familles modestes, et ils ont bien souvent une grande volonté de s’en sortir et se dédient à leurs études avec passion. Ce sont de bons étudiants et de vrais professionnels encore plus motivés que leurs collègues du privé qui se contentent bien souvent de suivre les cours parce qu’ils les ont payés…parfois très cher.
Mais en général, dans les deux cas, cette jeunesse guette une chance de partir à l’étranger surtout pour pouvoir se spécialiser. Ils considèrent que leurs niveaux n’est pas très élevé et que quelques années passées en Europe ou aux Etas Unis, ou encore à Cuba, en Argentine ou au Brésil, pourrait leur donner une meilleure qualification. Surtout dans la perspective de rentrer au pays pour aider à son « desarrollo », son développement.
En tout cas beaucoup d’entre eux sont confiants, et l’époque de la grande migration bolivienne vers d’autres pays semble derrière eux. Le futur est prometteur.
Devant l’université de Goma, les étudiants sont assis et tuent le temps en attendant leurs cours. L’ambiance est décontractée, ils discutent entre eux et ils pianotent sur leurs téléphones. Beaucoup semblent d’ailleurs accros au mobile, à croire qu’ils ont peur de rater l’opportunité de la journée. Comment arrivent-ils à se payer des recharges en dollars alors que la plupart survit grâce à ces “fucking jobs” qui ne payent presque rien ? Difficile de savoir. En tout cas, ils voudraient bien obtenir le numéro ou le Facebook d’Ago. Après tout, un Mzunga, un blanc, est forcément riche et surement prêt à aider.
Ils étudient sans trop de convictions et n’ont pas de très grands espoirs concernant leur avenir. La méritocratie ne fait pas partie des valeurs de la RDC (bien que cela ne soit pas non plus cas en Italie ou en France, leur répond Ago). Ici, continuent les étudiants, sans “conessions” ce n’est pas la peine de rêver. Il va falloir se contenter d’un boulot qui n’a rien à voir avec ses qualifications et ses compétences.
Malgré tout, ces jeunes continuent de remplir les auditorium qui sont déjà plein à craquer. L’université dans son système comme dans son infrastructure, est défaillante. Paul, un jeune de 23 ans en fin de licence d’Ingénierie Agricole confie n’avoir jamais vu de laboratoire d’analyse de la fertilité des sols. Et puis les professeurs sont souvent absents, du fait des spécialisations qu’ils font à l’étranger. Mais les étudiants s’accrochent et tiennent bon.