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Ca y est!
Cette exposition qui nous a demandé plus de 2 ans de préparation est maintenant prête : “écrans nomades” sera à St Gervais du 28 janvier au 6 mars 2016 puis en tournée dans divers établissements scolaires du canton de Genève !
Cette exposition n’en est en réalité pas vraiment une… c’est plutôt un support multimédia qui a été construit pour pouvoir confronter differents aspects de la migration avec vos avis, commentaires, vécu, expérience et ressenti. Au travers d’un parcours de 12 petits extraits de nos reportages, c’est un voyage au coeur de la problématique qui vous est proposé, un voyage dans lequel le “spectateur” est invité à prendre part de manière intégrante: la tablette qui sert de support aux extraits donne systématiquement la possibilité au spectateur d’enregister son commentaire directement après avoir visionné l’extrait.
La nouveauté, c’est que ce projet interactif est aussi évolutif: à la fin du parcours se trouve une salle de projection dans laquelle le spectateur peut voir et écouter tous les commentaires laissés par ceux qui sont passés avant eux.
Dans certains cas, comme lorsque nous recevons la visite d’école, cette salle de projection fait également office d’un espace de débat pour discuter des reportages mais aussi des commentaires laissés, et de confronter le tout de vive voix: c’est un dialogue à tous les niveaux !
L’exposition se trouve au 1er étage du théâtre St Gervais du 28 janvier au 6 mars, elle est ouverte du mardi au dimanche de 12h à 18h et l’entrée est gratuite. Venez participer !
Un grand merci au théâtre St Gervais, au DIP, à l’Etat de Genève, à la ville de Genève, à la Loterie Romande et à la Fondation Meyrinoise du Casino pour leurs soutiens.
2015 fût une belle année pour Un Monde Migrant : projection de nos portraits sur la place du Rhône lors de la Semaine contre le racisme en mars; salle comble lors d’une soirée projection/débat à l’auditorium Arditi en avril; participation à ici c’est Ailleurs au théâtre St Gervais; un nouveau reportages sur le pays de Claudio, L’argentine; un autre sur le pays de Dorkas, La Bolivie; et tout au long de l’année nous avons continué à suivre le parcours ici en Suisse de Claudio, Rama, Dorkas et les autres.
Durant cette année nous avons également renforcé nos liens avec divers institutions et organismes tel que le Département de l’Instruction Publique, le théâtre St-Gervais, et la maison de quartier des eaux vives. Parmi ces institutions, nombreuses sont celles qui ont participé d’une façon ou d’une autre aux activités d’Un Monde Migrant, et nous les remercions. Un merci particulier au BIE, au DIP, à la DDC, à l’Agenda 21 de la ville de Genève et à la Loterie Romande.
Et 2016 s’annonce tout aussi riche. Vous nous retrouverez du 28 janvier au 6 mars au théâtre Saint Gervais lors de “Mémoires Blessées”. Les préparations sont à leur combles, et une partie de matériel à déjà été achemeniné au théâtre. Cette exposition partira ensuite en tournée dans divers établissements scolaires du canton, notamment aux ECG Ella Maillart du 14 au 18 mars et Jean Piaget du 9 au 13 mai. Et effet, les jeunes seront la priorité d’Un Monde Migrant pour cette nouvelle année !
Rendez-vous début janvier pour plus d’info !
C’était el Dia del Amigo chez Emiliano, la fête de l’ami, une fête unique en Argentine et l’occasion d’une grillade de viande de veau, porc et de mouton à volonté, taillé en morceaux disproportionnés. Le tout est arrosé de Coca Cola coupé avec du Fernet Branca, boisson dont la popularité témoigne de l’ancienne vague d’immigration italienne.
Ago, qui se trouve à Mendoza, aurait préféré un petit verre du Malbec de la région. En effet Mendoza est une région où la viticulture est fortement développée et les Fincas (les domaines) produisent des vins qui rivalisent avec les grands bordeaux et autres cru d’exception. “Bien sûr qu’ils peuvent rivaliser et être exportés” affirme Juan, un des jeunes présent à cette parillada entre copains, “mais une maudite politique de fermeture et de protectionnisme empêche toute marchandise d’être exportée sans devoir payer des taxes absurdes”.
Le pays est renfermé sur lui-même, pas d’importation ni d’exportation, à part pour des grandes entreprises ou producteurs qui ont des contacts politiques plus ou moins transparents et qui arrivent à passer entre les mailles fiscales, nous dit Fernando.
Les jeunes sont fatigués, la population souffre de l’inflation galopante et beaucoup acceptent, comme Manu le scientifique, de faire des petits boulots pendant des années en espérant trouver une place là où ils sont compétents, dans un domaine qu’ils ont étudié. Souvent, dès que l’opportunité se présente, ils s’en vont ailleurs, comme Lucas qui est parti travailler dans un Call Center de gestion informatique en Uruguay. Mais pas tout le monde semble accepter son choix….pourquoi s’éloigner de sa famille et de ses amis pour aller vendre des Coca Cola à 1 $ au coin de la rue pendant des années? Mais Lucas insiste…On ne peut pas faire de généralisation ni juger la décision des uns de partir et de tenter sa chance ailleurs, même si les probabilités de réussir sont faibles. Ce qui est l’unique décision possible pour l’un, peut sembler une idiotie pour l’autre …à chacun de jouer selon ses nécessités et ses envies.
Ariel et Diego font partie de la classe moyenne argentine qui vit à Buenos Aires. Ariel à 24 ans, il n’a pas encore terminé ses études d’école secondaire et ses idées pour le futur sont plutôt vagues vu la situation instable. Bien sur, il nous parle de la crise économique qu’il connait depuis toujours, de la hausse des prix, de l’insécurité et de la corruption, thématiques qui retournent toujours à la surface dans toutes les discussions. Il aimerait bien travailler dans la restauration. Passionné d’informatique, il apprend en autodidacte pour avancer. Pour le moment, le seul et premier job qu’il a obtenu (et comme il le souligne, déclaré) est celui de nettoyage et d’homme à tout faire. Il travaille de 8 heures à 12 heures chaque jour. Payé un minimum, bien sur …mais il habite avec sa mère dans une maisonnette correcte.
Son meilleur ami Diego, (a droite), a lui aussi 24 ans, vit avec sa famille et grâce aux ressources de celle-ci. Il a quant à lui terminé l’école secondaire technique mais depuis longtemps “attend “, comme Godot, un travail. Il nous parle de vivre “dia pro dia” sans faire de programmes, parce que ses projets ne se realisent pas. Agostino craint que la frustration ne finisse par le tuer…
Ago quitte Fushë Kosovë pour le centre de la capitale, Pristina. A 7/8 Km de là il se retrouve déjà dans un environnement qui contraste avec cette banlieue.
Une grande avenue piétonne, dédiée à Mère Teresa, née il y a plus de 100 ans à Tirana et devenue une « icone nationale » albanaise.
Mais avec ses cafés à l’apparence luxurieuse, ses magasins «occidentaux», comme le nouvel immeuble complètement occupé par Benetton qui affiche des prix, eux aussi, « occidentaux », ses fasts food à la nourriture « nord-américaine » et une foule qui déambule à longueur de la journée, on est vraiment loin de l’esprit de la Sainte.
Une apparence de bien-être mais… c’est seulement une apparence. Comme le confirme Amir, 35 ans, ingénieur.
Des dizaines, des centaines de jeunes restent assis toute la journée aux terrasses pour moins d’ 1€ le café, en bavardant, en regardant les passants, notamment les filles habillées très souvent d’une façon «provocatrice». Ils tuent le temps et les journées interminables grâces aux économies (qui vont bientôt disparaître) de leurs parents. Au Kosovo, le taux de chômage chez les jeunes atteint plus de 70%. Celui de la population active atteint 50%.
« Les jeunes Kosovars âgés de 15 à 25 ans ont peu de chance de trouver un travail leur assurant des moyens d’existence suffisants.
Ici il ne s’agit pas seulement de la minorité ashkali, egyptienne et roms, bien qu’ils souffrent de surcroît d’une forte discrimination due à leur illettrisme et à leur position en faveur de la communauté serbe pendant la guerre. Tout le Kosovo, albanais et serbes inclus, sont touchés » exclame Amir.
« Aucun plan de développement valide qui ne favorise la création d’emplois dans les projets du gouvernement. Ainsi une des principales ressources de survie reste l’argent envoyé par la diaspora, surtout depuis l’ Allemagne. Et vu la forte crise qui touche tous les pays de l’UE, les années à venir vont être encore plus dures et l’envie de partir ailleurs encore plus forte”.
Un premier cliché qui fait part du contraste saisissant de la région: optimisme et énergie des gens rencontrés d’un côté, et conditions de vies extrêmement difficiles de l’autre. C’est peut-être pour cela que beaucoup de jeunes font le vœu de quitter le pays, que cela soit pour l’Europe ou pour d’autres pays africains.
La frontière avec le Rwanda semble déjà salutaire en ce que le pays est moins chaotique, moins délabré, moins oublié…grâce au président Kagame ? Il semble très apprécié des Rwandais, même si la communauté internationale l’accuse des pires maux, notamment de piller les ressources de l’est du Congo.