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On les voit un peu partout, en ville comme à la campagne, avec leurs bombín -ces chapeaux champignon aussi appelé “sombrero hongo”, de beaux chapeaux hémisphériques en feutre ou castor, rigide et semi-sphérique avec l’aile ronde. Comment ces chapeaux arrivent-ils à rester en équilibre sur la tête de ces femmes aux magnifiques robes colorées ? Elles sont droles comme Charlie Chaplin. Au début on pense qu’elles viennent de sortir d’une fête folklorique, peut-être une parade, un évènement où on se deguise avec des masques et des costumes d’une époque révolue. Ensuite on les rencontre dans les “micros”, ces minibus qui sillonnent la ville, dans le marché, au coin de la rue en train de vendre des bananes ou des “empanadas”.
C’est parce que ce n’est pas un déguisement … là ou certaines femmes s’habillent en tailleur ou en robe pour être élégantes, les femmes quechua et aymara portent ce type de chapeau melon pour les mêmes raisons. On dit qu’il aurait été adopté après le passage des ingénieurs britanniques lors de la construction du chemin de fer. Leurs chapeaux leurs donnaient de l’allure et suscitaient du respect dans une société bien machiste….Mais cette version est contestée : d’autres affirment qu’un commerçant qui vendait à perte ses chapeaux aux hommes les proposa aux femmes en leur assurant qu’ils leur apporteraient une grande fertilité. Et en se baladant en ville comme à la campagne on a vraiment l’impression que cette formule magique aie eu son effet, vu le nombre d’enfants !
Le chapeau bombín (en Anglais, Bowler hat), aurait vraisemblablement été introduit en Bolivie au début du XXè siècle par des travailleurs britanniques qui oeuvraient à la construction des voies du chemin de fer. On dit que les Anglais ont envoyé un embarquement avec des chapeaux pour ces travailleurs, mais comme ils leurs étaient trop petits, ils les auraient distribués dans les villages.
La solidité du bombín était aussi utile pour protéger la tête des gardes forestiers des branches des arbres, surtout lorsqu’ils étaient à cheval.
Si les Cholitas boliviennnes arborent le bombin depuis près d’un siècle c’est aussi parce qu’il est chargé en signification. Elles ont récuperé un accessoire d’origine coloniale et l’ont intégré dans leur propre culture. Il represente désormais l’autorité et impose un respect indiscutable souvent lié à l’âge.
Nous avons participé avec notre vidéo sur le Kivu à une conférence sur WebEx intitulée ‘Women in War Webinar sur “Violence against women in D.R. Congo” et organisée par Carol Mann, professeur en sociologie. Thanks CAROL!
Des chercheurs, professeurs et sociologues (parmi eux Guilain, of course) y ont participé. Nous avons constaté les limites d’internet, quand il s’agit de regarder une vidéo-documentaire de 15 à 30 minutes sur le petit écran. Seulement des chercheurs ou des personnes déjà sensibles à la problématique de la migration peuvent le faire ! Mais cela ne représente pas notre ‘public cible’ puisque nous souhaitons destiner nos activités et notre matériel audio-visuel au plus grand nombre. Pourtant, nous ne pouvons pas négliger ce moyen de diffusion, nous devons l’utiliser pour faire voyager notre travail aux quatre coins du monde. Effectivement, nous recevons de plus en plus des visites sur notre site web, du Brésil à l’Australie!
Etre femme dans une région dévastée par la violence et l’insécurité est particulièrement difficile. Beaucoup de celles qui habitent au Kivu vivent un enfer quotidien. Le viol, perpétré pas les différentes milices, y est monnaie courante. Leurs enfants et leur maris sont parfois assassinés devant leur yeux. Et lorsqu’elle en réchappent, elle finissent bien souvent par être chassées du fait du “déshonneur”. Seules, reniées et parfois atteintes du VIH elles se déplacent vers les villes avec l’espoir d’oublier.
Si l’horreur leur laisse un peu de repos, elles auront peut-être l’occasion de rencontrer le docteur Mukvege de l’hôpital Panzi qui les soignera, ou encore de faire partie d’une association où elles seront soutenues, comme ici à l’ AFIA-FEV où à été prise la photo.
En attendant, les campagnes se vident du fait de l’insécurité ambiante. Cela signifie aussi que la production agricole chute, et qu’il faut importer au prix fort pour pouvoir se nourrir. C’est alors la chasse aux francs congolais…mais toujours, et malgré tout, avec un sourire d’espoir.