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Le festival visage organise en ce moment des projections chez l’habitant dans le cadre de leur événement “visage nomades”. La bonne nouvelle ? Un Monde Migrant est invité ! Le 10 juin 2016, nous présenterons le film “Argentine, partir ou rester” au sein de la cave vinicole de Mme Chappaz, à Fully (VS). La projection se poursuivra par une soirée en musique et en poésie.
Prix libre, venez nombreux !
Site internet et programmation complète du festival
Le film “Argentine, partir ou rester” dont nous avons régulièrement posté les péripéties et que vous avez pu découvrir en avant première au théâtre St-Gervais se trouve maintenant en ligne !
Pour le (re)visioner, c’est ici: Argentine, partir ou rester
Commentaires bienvenus !
Domingo à cheval dans sa “finca” (sa propriété terrienne). Il a aujourd’hui 47 ans, il avait un peu plus de 20 ans quand il a émigré avec sa compagne dans le nord de l’Italie, à bord d’un vol Aeroflot qui n’en terminait plus…le moins cher à l’époque, mais qui faisait le tour du monde avant de vous débarquer à Milano Malpensa. C’était l’époque d’une des innombrables crises en Argentine.
En Italie, Domingo avait rapidement trouvé du travail avec les chevaux et avec toutes sortes d’activités qui concernent l’élevage de bétail et l’agriculture. Federica sa compagne travaillait pour une ONG suisse qui s’occupait de l’adoption d’enfants orphelins. Ils habitaient près d’un petit village pas loin de la frontière Suisse et passait souvent la frontière pour aller s’acheter du Maté Argentin dans la ville voisine de Lugano. Ils étaient tranquilles, le travail ne manquait pas, leur futur semblait assuré. Puis tous les deux ont compris qu’un émigrant reste toujours un émigrant, avec une partie de soi-même qui vit ailleurs. Le déclic a surtout été leur décision d’avoir des enfants. C’était le signe de la rentrée, ils voulaient que leurs fils naissent en Argentine, grandissent en Argentine, pour après pourquoi pas se faire une expérience temporaire de migrants à l’étranger, une expérience.
Agostino continue son voyage et nous raconte sa rencontre avec Elisabeth et sa fille Milagros:
“Elisabeth, cette femme à la quarantaine arrivée en Argentine depuis la Bolivie il y a 24 ans, me montre, orgueilleuse, sa maison situé dans un quartier bien sinistre et désaffecté près du chemin de fer.
Agostino raconte:
“Dimanche passé j’était invité chez Julio qui fêtait son anniversaire, 52 ans. Ce maçon a monté sa propre petite entreprise. Je l’ai rencontre la première fois dans un chantier en ville, en train de retaper avec un autre très jeune ouvrier un mur plein de trace d’humidité. Il m’avait raconté son histoire, sa famille, ses 2 enfants, le travail qui allait et venait , tout ce va et vient qui rend la vie un peu incertaine mais qu’il faut affronter avec beaucoup d’optimisme, avec un grand sourire… en se disant lors des moments de détresse que cela ne peut que s’améliorer puisqu’on a déjà touché le fond. Avec cet esprit il arrive aujourd’hui a décrocher pas mal de petits boulots, des petits chantiers qu’il peut gérer avec sa petite équipe. Chez lui, je me suis bien rendu compte de ce que Claudio m’avait dit lors d’un BBQ “latino” sur le lac: “en Suisse on ne mage que du poulet, la viande de boeuf est très chère…en Argentine, c’est boeuf à volonté”.
Merci Ago pour tes photos et tes rencontres ! On attend la suite !
Aufait, l’épisode du BBQ latino de Claudio ici en Suisse est disponible ici: vidéo de Claudio
Cet été Un Monde Migrant travaille à proposer de nouveaux portraits de migrants ici en Suisse (portraits des femmes ménagères), mais profite également de la saison pour poursuivre le portrait de Claudio, l’argentin, en partant filmer son pays d’origine.
Dans son portrait, Claudio expliquait pourquoi il avait quitté l’Argentine: crise économique, manque de perspectives, criminalité, corruption,… Est-ce que la situation est toujours la même ? Ago est parti à la rencontre du pays de Claudio, et livre déjà ses premières impressions : l’inflation continue de galoper et les disparités économiques entre riches et pauvres ne cessent d’augmenter. D’après un argentin rencontré dès les premiers jours, la classe moyenne serait même vouée à disparaitre !
Pour l’instant Agostino continue de réaliser des interviews dans la région de Buenos Aires et de s’imprégner de l’ambiance de Sant Elmo (photos), avant d’aller rendre visite à la famille de Claudio à Mendoza et de se plonger encore d’avantage dans les problématiques du pays.